
Les marchés boursiers américains ont presque atteint des sommets records, malgré leur chute de plus de 30 % en mars. Les investisseurs peuvent-ils s’attendre à ce que le marché haussier se poursuive en 2021? Kim Parlee s’entretient avec Phil Davis, fondateur de philstockworld.com et associé directeur à PSW Investments.
Bonjour, je m’appelle Kim Parlee et je vous souhaite la bienvenue. 13 % et 38 %. Ce sont les rendements depuis le début de l’année de l’indice S&P 500 et du NASDAQ malgré une baisse de 30 % qui a eu lieu en mars. Ce qui nous amène à nous interroger sur les prévisions pour les marchés en 2021 avec ces rendements élevés?
Phil Davis est avec nous depuis Fort Lauderdale. Il est le fondateur de philstockworld.com, le directeur associé de PSW Investments et l’un de nos invités préférés. Phil, c’est un plaisir de vous accueillir. Je commence directement avec la première question. D’après votre blogue, et comme je l’ai dit, nous avons constaté des hausses considérables sur les marchés, mais vous vous montrez assez prudent maintenant. Peut-être pourriez-vous nous expliquer un peu plus pourquoi.
Pourquoi se montrer prudent? Eh bien, écoutez. Le marché a connu un essor fantastique, exceptionnellement fantastique. De toute évidence, nous ne tenons pas compte des facteurs négatifs.
L’économie a reculé d’environ 15 %. C’est un fait. Les bénéfices ne sont donc pas meilleurs que lorsque le marché était plus faible. Ils sont globalement inférieurs à ce qu’ils étaient il y a quelques années. Il y a eu une relance massive d’environ 6 000 milliards de dollars aux États-Unis, ce qui représente près du tiers de l’économie.
Ce genre de relance, c’est comme un système de sauvetage qui assure la continuité. Mais que se passe-t-il lorsqu’il s’arrête? Il faut penser à l’avenir. Est-ce qu’on peut continuer ainsi? Pouvons-nous continuer à stimuler un tiers de notre économie? Ça n’a pas vraiment de sens.
Alors, permettez-moi de vous poser une question. Est-ce que ça pourrait continuer sur les marchés boursiers? Je comprends ce que vous dites, que ça n’a pas de sens. Même si on peut arguer que des taux d’intérêt bas font grimper les marchés. Est-ce cette tendance pourrait, malgré ça, continuer?
Au Japon, la dette du pays représente environ 250 % de son PIB. Aux États-Unis, elle représente « seulement » 150 % du PIB. Si vous êtes endetté à 150 % de votre revenu, vous avez de graves problèmes. Le fait que Japon atteigne 250 %, cependant, indique que l’économie américaine peut continuer à emprunter et maintenir le déficit budgétaire, aussi insensé que cela puisse paraître.
Même si tout indique que le Japon connaît de graves difficultés, le Nikkei vient de décoller et d’atteindre des sommets. Encore une fois, la relance va éclipser le reste, vraiment. Si vous voulez investir dans l’économie, et le Japon vient d’ajouter une relance de mille milliards à une économie qui fait un cinquième de notre taille, qu’est-ce que je dis, un quart de notre taille. Vous pouvez continuer à le faire sur le long terme, mais tôt ou tard, vous allez le payer cher.
J’aimerais vous demander… Quand vous dites qu’on va le payer cher, quelle stratégie de placement peut-on élaborer à cet égard? Je sais que nous allons développer vos points préférés dans quelques minutes, et je ne veux pas en parler pour l’instant. Mais d’une façon générale, qu’en pensez-vous? Que peut-on faire?
Écoutez, nous avons tiré des enseignements en 1999. Parce que, franchement, je dois l’admettre. J’ai passé environ la moitié de l’année 99 comme ça, debout à la porte à dire que je pensais que c’était une très mauvaise idée. Que vous alliez tous vous faire tuer. En 1999, le marché a doublé, puis il a encore doublé par la suite, jusqu’à ce qu’il s’effondre juste après l’an 2000.
J’ai donc appris à ne pas m’alerter trop tôt, franchement. En revanche, 2008 nous a appris à ne pas nous alerter trop tard non plus, parce qu’au moment où tout commence à s’écrouler, vous avez peu de chances pour vous en sortir avec n’importe quel portefeuille.
Nous optons pour la couverture, avec beaucoup de liquidités et une très grande prudence. C’est un peu comme quand une fête dégénère et que vous restez près de la sortie au cas où la police se présenterait. [RIRES] Si elle entre par la porte principale, vous sortez par la porte de derrière très rapidement.
[RIRES]
Vous n’avez pas envie de rester devant la porte principale où la police se présentera. C’est notre façon de jouer sur le marché. Une main sur la porte de sortie, on sait que la fête va se terminer, mais pas quand et on veut être là jusqu’au dernier moment.
Je pense, que pour beaucoup de gens la question est de savoir comment bien dormir la nuit? Et j’ai vu dans votre blogue que vous parliez de liquidités et de prudence, vous en avez parlé d’ailleurs, c’est une belle formulation.
Oui, des liquidités et de la prudence. Il faut savoir faire preuve de souplesse. Lorsqu’il y a une baisse, vous voulez en profiter. Vous ne voulez pas courir après toutes ces actions élevées.
[MUSIQUE]