
Quelles habitudes prises pendant la pandémie de 2020 garderez-vous?
Il est difficile de se débarrasser de ses mauvaises habitudes. Il peut être encore plus difficile d’adopter de nouvelles habitudes. Cependant, la pandémie mondiale actuelle pourrait vous donner l’occasion d’adopter de saines habitudes à long terme.
Avant que la pandémie de COVID-19 ne frappe, Lisa Kramer, experte en finance comportementale, sautait souvent son déjeuner. Tous les matins, elle mangeait une barre granola avant de se précipiter hors de sa maison de Toronto, en espérant que ça lui suffirait pour passer sa journée de travail comme professeure de finance à l’Université de Toronto. Il s’agissait d’une mauvaise habitude, et elle le savait.
En mars, lorsque la pandémie a atteint le Canada, on lui a demandé de travailler de la maison, ce qui signifie qu’elle n’avait plus à se dépêcher de sortir de chez elle. Dès lors, elle a commencé à boire son café et à manger des rôties au beurre d’arachide et des baies avec son mari. « Chaque matin, nous discutons autour d’un café et d’un repas », mentionne Lisa, qui travaille dans un domaine combinant la psychologie et l’économie au centre de recherche Behavioural Economics in Action at Rotman (BEAR) de l’Université de Toronto, pour lequel Gestion de patrimoine TD est un partenaire fondateur. « C’est quelque chose qui me tient à cœur et que nous n’avions jamais eu le temps de faire avant. C’est maintenant devenu une priorité. »
Bien que déjeuner à la maison puisse sembler être un changement mineur dans une routine quotidienne, pour Lisa, cela a complètement changé la façon dont elle voit sa journée. Elle est moins pressée et profite du temps qu’elle passe avec son mari. Cela démontre aussi comment un événement majeur comme la pandémie de COVID-19 peut influencer nos priorités personnelles et économiques.
En général, il est difficile d’adopter de nouvelles habitudes. Les gens ont tendance à s’en tenir à leur routine, qu’elle soit positive pour eux ou non. Cependant, comme la vie quotidienne des gens a été bouleversée, ceux-ci ont eu le temps de changer leurs comportements. En effet, certaines personnes dépensent moins d’argent, passent plus de temps avec leur famille, font de l’exercice plus régulièrement et ont ralenti leur train de vie. « Pour un bon nombre d’entre nous, cette nouvelle absence de structure nous a donné la liberté d’adopter de nouvelles habitudes, d’entreprendre des projets ou de nous adonner à des passe-temps », affirme Lisa.
Mais que se passera-t-il une fois la pandémie passée? Lisa espère que les gens adopteront définitivement certaines de leurs nouvelles habitudes positives.
À part manger un bon déjeuner, voici quelques comportements que vous pourriez avoir adoptés et qui vaudraient la peine d’être conservés.
Acheter local
De nombreuses entreprises ont été durement frappées par la pandémie de COVID-19, mais personne n’a été plus durement touché que les entrepreneurs locaux. Selon une récente étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, on prévoit que les petites entreprises s’endettent de 117 milliards de dollars au total en raison de la pandémie. 1 Pour cette raison, certains consommateurs choisissent de dépenser davantage dans les épiceries et les restaurants de leur quartier. « Les gens se sont soudainement rendu compte que de nombreuses entreprises locales qu’ils tenaient peut-être pour acquises sont en danger », fait remarquer Lisa.
Bien qu’il puisse être plus coûteux de magasiner localement, les premières recherches à ce sujet indiquent que de nombreux Canadiens ont l’intention de le faire malgré tout. Selon un récent sondage de l’Université Dalhousie, 64 % des Canadiens prévoient visiter un restaurant indépendant pour leur premier repas à l’extérieur de la maison. 2
Bien travailler à la maison
Comme de nombreux Canadiens, Lisa a dû travailler à la maison lorsque les restrictions liées à la pandémie ont été imposées. Au début, elle ne savait pas trop comment ce changement allait se répercuter sur son travail, mais elle s’est rapidement habituée à sa nouvelle routine de télétravail. « Je trouve que je suis plus efficace maintenant, dit-elle. Je m’ennuie de mes interactions avec mes collègues, mais je pense que le télétravail a amélioré ma productivité de façon inattendue. »
À mesure que les restrictions liées à la pandémie sont levées, certaines personnes pourraient choisir de rester à la maison de façon plus permanente, surtout si elles apprécient ce temps supplémentaire passé avec leur famille ou si elles n’aiment pas faire la navette entre la maison et le travail. Pour rendre le télétravail possible à long terme, Lisa suggère d’établir des limites et de mettre au point des techniques, notamment établir des heures de travail et les respecter, ou même éviter certaines pièces pendant la journée de travail.
Exprimer notre reconnaissance
Au cours de la pandémie, de nombreux consommateurs et de nombreuses entreprises ont salué les efforts des travailleurs de première ligne, c’est-à-dire les livreurs, les commis à l’épicerie et les aides-soignants, qui ont assuré notre alimentation et notre sécurité. « Nous nous sommes rendu compte que nous ne soulignions pas assez leur travail », fait remarquer Lisa, en ajoutant qu’elle avait commencé à donner de plus gros pourboires aux travailleurs.
En général, démontrer sa reconnaissance est une habitude qu’il faudrait garder. Lisa souligne que s’il vous est possible de soutenir financièrement les travailleurs, par le biais d’un pourboire ou d’autres moyens, il faudrait continuer de le faire, mais que le simple fait de remercier les travailleurs est une façon gratuite et excellente de leur donner le sourire.
PARLONS ARGENT ET VIE
ILLUSTRATION
DANESH MOHIUDDIN
- Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. « Les PME lourdement endettées en raison de la COVID-19 : La FCEI estime le montant total à 117 milliards $ au Canada et à 21,3 milliards $ au Québec ». Publié le 15 juillet 2020 (consulté le 7 août 2020). Disponible : https://www.cfib-fcei.ca/fr/medias/communiques-de-presse/les-pme-lourdement-endettees-en-raison-de-la-covid-19-la-fcei-estime. ↩
- Laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie. « Une nouvelle enquête sur la COVID-19 révèle que 52 % des Canadiens envisagent d’éviter les restaurants dans un proche avenir ». (Consulté le 7 août 2020). Disponible : https://cdn.dal.ca/content/dam/dalhousie/pdf/sites/agri-food/COVID%20Restaurants%20Mini-Report%20(June%202020)%20FR.pdf. ↩