La pandémie de COVID-19 touche tous les aspects de notre quotidien. Qu’il s’agisse de vivre sous diverses formes d’isolement, ou de nous préoccuper de notre santé, de nos finances ou même de notre avenir, la vie a changé. Pour bon nombre d’entre nous, le coronavirus nous amènera à réévaluer nos plans de retraite et de fin de vie, soit en y apportant des changements, soit en mettant en place de tout nouveaux. Même si cela peut être difficile et émotionnellement éprouvant même dans des conditions idéales, cela peut être particulièrement vrai pour les aînés et pour ceux qui s’occupent de parents vieillissants.

« S’il n’existe aucun document juridique, le niveau de frustration peut s’accentuer et les coûts augmenter, ce qui rend la situation beaucoup plus stressante qu’elle ne devrait l’être », explique Graham Tonge, agent fiduciaire exécutif, Gestion de patrimoine TD. Il décrit plusieurs mesures qui pourraient valoir la peine d’être envisagées en cette période sans précédent.

1. Revoir les plans et les documents

Comme nous faisons face à la nouvelle réalité de la COVID-19 M. Tonge indique que le moment est venu de faire le point et de revoir les plans et les documents au sujet de vos parents. Ces documents peuvent comprendre les procurations et les testaments ou être relatifs à la planification successorale, à l’impôt et aux placements. Selon M. Tonge, il peut être important d’envisager d’avoir une personne légalement désignée pouvant intervenir et prendre les devants lorsqu’un parent a besoin de soutien. « Si ce n’est pas le cas, le moment est peut-être venu d’avoir des discussions à ce sujet. »     

2. Penser aux procurations

Même si chaque province a ses propres lois et modalités régissant ces pouvoirs juridiques, une procuration peut donner à quelqu’un le droit de prendre des décisions au nom d’une autre personne. Il existe toutefois différents types de procurations, et selon M. Tonge, il est important de comprendre le type d’aide pouvant être nécessaire.

Par exemple, une procuration relative aux biens donne à la personne nommée – un fils ou une fille, un ami proche ou une société de fiducie – la capacité à prendre des décisions concernant les affaires financières d’un proche. Ces décisions peuvent être liées à la gestion des placements, au paiement des factures, à la planification successorale ou même à la vente d’une propriété.

Une procuration relative au soin de la personne permet à la personne nommée de prendre des décisions au sujet des soins de santé, du logement, des soins personnels et des directives de fin de vie, si le proche devient inapte. Les deux documents peuvent être utiles, mais vous aurez besoin de celui approprié en fonction des besoins de la personne. Dans la mesure du possible, ces documents sont remplis lorsque le proche est en santé, afin que ses directives soient claires dans l’éventualité où il devient inapte.

3. Quand avoir recours à un administrateur fiduciaire

Il est peu probable que tout le monde ait un conjoint, des enfants ou même un ami en mesure de s’occuper de ses affaires lorsque c’est nécessaire. Parfois, la personne désignée aussi peut avoir besoin de soutien. Dans de telles situations, selon M. Tonge, vous pourriez envisager de vous adresser à une société de fiducie. Une société de fiducie agit comme agent financier au nom d’une personne et aurait, par exemple, le pouvoir d’accéder à ses comptes et de prendre des décisions financières. Un agent, Services fiduciaires peut fournir une protection financière et être nommé pour aider une personne âgée à organiser ses finances et pour gérer en son nom ses affaires financières. Sachez qu’il n’est pas nécessaire d’être inapte pour avoir recours aux services d’un agent fiduciaire. M. Tonge fait remarquer que certains snowbirds recourent aux services d’un représentant qui gère leurs finances, notamment pour veiller à ce que les factures et les impôts soient payés à temps.

4. Penser à l’incidence que peut avoir un confinement sur les scénarios

« Si la personne est apte, on pourrait demander à un avocat ou à un notaire de rédiger les documents de procuration », suggère M. Tonge. Il affirme cependant que chaque situation est différente et que l’isolement en raison du coronavirus pourrait empêcher un avocat ou un notaire d’accéder à une résidence ou à un établissement de soins. Dans un tel contexte, les avocats et les notaires doivent trouver des façons créatives de répondre aux besoins juridiques.

« Ils pourraient donc recevoir les directives au téléphone et assermenter les documents au moyen d’une caméra Web », explique M. Tonge.

Si la personne est inapte et qu’il n’existe pas de procuration, il pourrait être nécessaire de présenter une demande au tribunal pour qu’un représentant – notamment, un membre de la famille ou un agent fiduciaire – soit nommé en son nom. On parle de ces représentants comme d’un « tuteur aux biens » ou d’un « tuteur à la personne ». Il s’agit d’un concept semblable à celui de la procuration, mais le terme « tuteur » signifie que la personne est nommée par un tribunal plutôt que par la personne inapte avant qu’elle ne le soit. La présentation d’une demande au tribunal peut être coûteuse, longue et frustrante – et peut être évitée si une procuration est mise en place à l’avance.

« Un agent fiduciaire peut rédiger un plan de gestion qui sera approuvé et revu souvent », explique M. Tonge, en ajoutant que le plan serait conçu pour gérer tous les aspects des finances de la personne.

Selon lui, il est utile de planifier les choses, de préparer les documents et d’en parler avec les membres de la famille et des conseillers de confiance à l’avance pour mettre en place un plan complet. « Ainsi, lorsque quelque chose se produit, chacun connaît son rôle et le tient. »

DERRICK MCELHERON

PARLONS ARGENT ET VIE

ILLUSTRATION

DANESH MOHIUDDIN