Il arrive toujours un moment dans la vie où l’on commence à penser à investir. Peut-être que vous venez de décrocher votre premier emploi et que vous avez un peu d’argent à épargner, ou que votre partenaire et vous envisagez d’acheter une maison et de fonder une famille. Et si vous en êtes à une étape plus avancée de votre vie, vous ressentez peut-être une certaine urgence à mettre de l’argent de côté pour la retraite. Peu importe la raison, il viendra probablement un moment où vous vous mettrez à chercher des solutions pour faire fructifier votre argent.
Les marchés peuvent être déroutants, et ce, même pour les personnes qui ont l’habitude de faire des placements, que ce soit dans des entreprises, dans le bétail, dans l’immobilier ou dans l’or. Toutefois, vous n’avez pas besoin de suivre une longue formation avant de vous lancer. Voici donc quelques notions de base en placement pour vous aider à commencer.
Qu’est-ce qu’un placement?
Quand vous faites un placement, vous achetez un certain type d’actif pour en obtenir un rendement tant que vous le détenez. La plupart des gens considèrent que c’est un moyen efficace de bâtir son patrimoine.
En général, on investit dans des actions, des obligations, des fonds communs de placement, des fonds négociés en bourse (FNB), des biens immobiliers ou des instruments portant intérêt, comme des certificats de placement garanti (CPG).
Investir, ce n’est pas la même chose qu’épargner. Quand vous épargnez, vous mettez de l’argent de côté sans risque de perte financière, alors que quand vous investissez, vous faites travailler votre argent dans l’espoir de réaliser un gain financier en prenant un risque mesuré.
Comment fait-on pour gagner de l’argent en investissant?
Les gains en capital et le revenu gagné sont deux des moyens les plus courants pour vous aider à générer un rendement à partir d’un actif de placement. Les gains en capital sont le rendement que vous obtenez lorsque vous vendez un actif plus cher que vous l’avez payé. Mais vous pouvez aussi gagner un revenu sous forme de paiements que vous recevez d’un actif tant que vous en êtes le détenteur.
Il y a différents types de revenus gagnés, qui peuvent varier selon les actifs. En voici quelques exemples :
- Intérêts générés par les obligations et les CPG
- Dividendes de certaines actions, c’est-à-dire une partie des profits que la société reverse aux actionnaires
- Revenu versé par les fonds et les fiducies sous forme de distributions
- Revenu de location généré par l’immobilier (commercial, industriel et résidentiel)
Conséquences fiscales
Si les gains en capital et les intérêts peuvent générer du patrimoine, il y a d’autres facteurs qui peuvent contribuer au rendement global de votre portefeuille de placement. Par exemple, les intérêts et les revenus de location sont imposables à votre taux marginal le plus élevé, tandis que les gains en capital et les dividendes des sociétés canadiennes sont imposés à un taux plus bas.
Si vous détenez des actifs dans un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), vous n’aurez à payer de l’impôt sur votre portefeuille que lorsque vous les en retirerez, idéalement une fois que vous serez à la retraite et que vos revenus auront baissé. Si vous effectuez un retrait plus tôt, vous paierez de l’impôt sur le montant retiré. Si votre argent est dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), vous ne paierez pas d’impôt sur les gains que vous réaliserez dans le compte. Vous n’avez de l’impôt à payer sur les gains en capital, le revenu et les dividendes que sur vos placements qui sont dans des comptes non enregistrés.
Les avantages des placements
Les placements peuvent être un moyen efficace de faire fructifier votre épargne et votre patrimoine au fil du temps, contribuant ainsi à votre santé financière globale. Voici quelques autres avantages importants des placements :
- Lutte contre l’inflation : La croissance de vos actifs au fil du temps peut vous aider à suivre le rythme de l’inflation, c’est-à-dire l’augmentation constante du coût de la vie. En période d’inflation, votre épargne perd de la valeur, ce qui érode votre pouvoir d’achat. Placer les fonds que vous avez mis de côté peut être un moyen efficace de compenser cet effet.
- Capitalisation : L’une des façons les plus efficaces de faire croître votre portefeuille est d’y réinvestir le revenu et les gains en capital qu’il vous rapporte. Ce faisant, vous pourrez profiter de la croissance composée, c’est-à-dire gagner des intérêts sur vos intérêts et des dividendes sur vos dividendes. La capitalisation permet à votre patrimoine de grossir de façon exponentielle au fil du temps.
- Rendement du capital investi : Si vous voulez savoir comment se portent vos placements, il faut regarder le rendement du capital investi (RCI), c’est-à-dire ce qu’ils vous rapportent par rapport au prix que vous les avez payés. Cette mesure peut aussi vous aider à comparer différents placements pour voir comment ils contribuent à votre portefeuille.
- Stabilité et croissance financières : L’épargne, c’est bien, mais elle a ses limites. Les placements vous permettent de profiter de la croissance composée de votre argent.
- Les petits placements peuvent mener loin : Même si vous n’avez pas beaucoup d’argent à placer, vous pouvez investir de petites sommes sur de longues périodes, par exemple 200 $ par mois ou 5 % de chaque chèque de paie. De cette façon, vous investissez continuellement sur le marché et vous profitez de la croissance composée de cet argent.
Types de placements
Chaque type de placement a ses propres caractéristiques qui peuvent mieux convenir à certains investisseurs qu’à d’autres.
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Actions
Les actions sont des parts de sociétés qui se négocient sur une bourse, comme la Bourse de Toronto ou la Bourse de New York. Par le passé, ces types de titres ont généré certains des rendements les plus élevés parmi les principales catégories d’actif. Les actions sont très liquides, ce qui signifie que vous pouvez les acheter ou les vendre n’importe quand lorsque les marchés boursiers sont ouverts, et elles ont tendance à être plus risquées que les autres actifs, car elles sont parfois volatiles. Elles peuvent être avantageuses si vous avez un horizon de placement à long terme, puisque vous aurez plus de temps pour récupérer vos pertes.
- Fonds négociés en bourse (FNB)
Les FNB sont habituellement des fonds en gestion commune dont les parts se négocient comme une action sur une bourse. Ils contiennent généralement un ensemble d’actions, d’obligations ou d’autres actifs. Certains des FNB les plus populaires reproduisent des indices bien connus, comme l’indice composé S&P/TSX ou l’indice S&P 500 (ils comprennent un échantillon représentatif des actions de l’indice), plutôt que de se fier à un gestionnaire de portefeuille pour choisir les actions qui les composent. Leurs frais sont donc souvent plus bas que ceux d’autres placements en gestion commune. D’autres types de FNB investissent directement dans des produits de base comme l’or ou le pétrole ou dans des secteurs précis. Tout comme les actions, les FNB sont liquides, mais leur profil risque-rendement dépend des actifs sous-jacents dans lesquels ils investissent. -
Fonds communs de placement
Un fonds commun de placement fonctionne comme un FNB, sauf que ses parts ne se négocient pas en bourse. Vous pouvez plutôt en acheter directement auprès de la société qui gère le fonds ou d’un courtier en placement. En général, les portefeuilles de fonds communs de placement sont en gestion active, de façon à repérer les risques et à rechercher des sociétés susceptibles d’améliorer le rendement du fonds. Les fonds indiciels sont un autre type de fonds commun de placement. Comme de nombreux FNB, ils suivent un indice. Leurs frais sont généralement moins élevés puisqu’ils sont en gestion passive.
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Titres à revenu fixe
Les obligations et les bons du Trésor sont essentiellement des prêts négociables qui vous versent des intérêts et qui arrivent à échéance à une date fixée à l’avance. À l’échéance, l’émetteur vous rembourse votre capital (l’argent que vous avez investi au départ). Dans la plupart des cas, les obligations et les actions fonctionnent à l’inverse – quand les unes montent, les autres baissent –, c’est pourquoi il est important de diversifier son portefeuille. Toutefois, faire soi-même des recherches et acheter des obligations individuelles peut être complexe, alors bon nombre de petits investisseurs préfèrent investir dans des fonds d’obligations ou des FNB de titres à revenu fixe.
- Certificats de placement garanti (CPG)
Les CPG sont comme des comptes d’épargne, mais leurs taux d’intérêt sont plus élevés pour compenser le fait que les investisseurs y laissent leur argent pendant une durée fixe. Ils peuvent être avantageux pour les investisseurs prudents, car la Société d’assurance-dépôts du Canada garantit le capital en cas de faillite de l’institution qui les offre. De plus, leurs rendements sont toujours positifs, même si leur pourcentage de rendement est souvent inférieur à celui d’autres catégories d’actif. -
Options
Une option est un contrat d’achat ou de vente d’actions ou de produits de base à un certain prix à une certaine date future. Elle peut se négocier dans un compte de courtage qui permet les opérations sur options. Le titulaire peut choisir d’exercer son option si elle devient rentable ou de la laisser expirer si ce n’est pas le cas. Les options sont des instruments financiers sophistiqués destinés aux investisseurs capables de bien gérer le risque global de leur portefeuille et qui sont prêts à prendre des risques pour réaliser des gains importants.
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Autres actifs
Parmi les autres actifs pouvant générer un rendement, mentionnons les immeubles de placement, les métaux précieux, la cryptomonnaie, les vins millésimés et même les œuvres d’art. Bon nombre de ces actifs ne peuvent pas être détenus dans un compte de placement ou un compte enregistré, comme un REER.
Compte d’épargne vs compte d’épargne enregistré
Les comptes d’épargne, ce sont des comptes où vous placez votre argent pour pouvoir y accéder facilement, soit pour des dépenses courantes, soit pour des objectifs à court terme. À l’occasion, ces comptes vous versent des intérêts, mais ce sont généralement de petits montants imposables. En revanche, les comptes enregistrés offrent des avantages fiscaux particuliers qui incitent à épargner et à investir. Il existe plusieurs types de comptes enregistrés, et même s’ils ont chacun leur propre ensemble de règles, ils peuvent tous vous aider à accumuler du patrimoine plus rapidement. En voici quelques-uns :
- Régime enregistré d’épargne-retraite (REER)
- Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR)
- Régime enregistré d’épargne-études (REEE)
- Régimes enregistrés d’épargne-invalidité (REEI)
- Compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
- Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP)
Renseignez-vous sur les comptes enregistrés et non enregistrés.
Risque de placement
Le risque de placement est la possibilité de perdre une partie ou la totalité de votre capital investi. De façon générale, les placements qui produisent des rendements élevés ont un niveau de risque élevé tandis que le rendement de ceux à faible risque est bas. Voici quelques risques qu’il faut connaître :
- Volatilité des marchés : Les actifs comme les actions, les obligations et les biens immobiliers perdent parfois de la valeur en raison d’une baisse de confiance des marchés et de conditions économiques défavorables.
- Frais et commissions : Certains placements sont assortis de frais qui grugent vos rendements.
- Période de détention : Certains placements (p. ex., les CPG et les fonds de capital-investissement) sont assortis de périodes d’immobilisation au cours desquelles vous n’avez pas accès à vos fonds.
- Connaissances en placement : Une mauvaise compréhension des placements peut augmenter le risque de faire de mauvais choix pour son portefeuille et le risque de fraude.
Tolérance au risque de placement
Votre portefeuille de placement devrait s’harmoniser avec votre tolérance au risque personnelle, c’est-à-dire la perte potentielle que vous êtes prêt à accepter ou que vous pouvez assumer dans l’espoir d’obtenir un rendement plus élevé. Pour les personnes qui ne sont pas à l’aise avec une perte de 20 % sur une année, il pourrait être préférable d’avoir moins d’actions et de privilégier des titres à revenu fixe, comme des obligations, des parts de fonds d’obligations et des CPG. En revanche, celles qui ont un horizon de placement à long terme – comme des trentenaires qui épargnent en vue de la retraite – peuvent habituellement se permettre de prendre plus de risques et, fort probablement, obtenir un rendement plus élevé grâce à une forte pondération des actions.
Il y a trois principaux niveaux de tolérance au risque :
- Prudent : Vous acceptez des rendements plus bas pour avoir l’esprit tranquille, sachant que votre argent est en sécurité.
- Modéré : Vous êtes à l’aise avec certains risques qui pourraient faire fluctuer votre portefeuille, mais vous n’êtes pas à l’aise avec les pertes importantes.
- Audacieux : Vous avez un horizon de placement à long terme et vous êtes prêt à accepter une plus grande volatilité dans votre portefeuille pour avoir la chance d’obtenir des rendements plus élevés.
Qu’est-ce que la diversification des placements?
Vous pouvez réduire le risque global du portefeuille en détenant de nombreux types de placements aux caractéristiques différentes. Si vous diversifiez les secteurs et les pays d’où proviennent vos actions, vous pourriez réduire encore plus le risque. Même chose en ayant des obligations d’État ou de sociétés dont les échéances vont de quelques mois à 30 ans.
Conseils de placement
- Commencez tôt. De petites sommes peuvent grossir de manière étonnante en 40 ans, grâce aux intérêts composés.
- Fixez-vous un objectif. Il peut s’agir de partir à la retraite avec un million de dollars ou d’épargner dans un CELI pour vous constituer une mise de fonds en vue de l’achat d’une maison.
- L’épargne passe en premier. Vous ne pouvez pas investir si vous dépensez tout ce que vous gagnez. Intégrez l’épargne à votre budget pour faire des cotisations régulières.
- Connaissez les risques avant d’acheter un placement. Posez-vous la question suivante : « Quel est le pire qui pourrait arriver? » Et si la réponse ne vous plaît pas, changez de stratégie.
- Gérez les commissions intelligemment. Apprenez à connaître les frais que vous payez pour acquérir, conserver et vendre des placements, afin qu’ils ne nuisent pas à votre rendement.
Foire aux questions
Comment puis-je investir si je n’ai pas d’argent?
Prenez l’habitude de mettre de côté une partie de votre paie. Vous pouvez commencer avec n’importe quel montant.
Est-ce qu’on paie de l’impôt chaque fois qu’on vend une action?
La réponse simple est non. Si vous vendez une action à perte, vous n’aurez pas à payer d’impôt sur cette perte si l’action est vendue dans un compte non enregistré. Toutefois, si vous vendez une action dans un compte non enregistré et que vous obtenez un gain en capital, vous devrez payer de l’impôt au cours de l’année civile. Les petits investisseurs qui détiennent des actions dans un compte enregistré, comme un REER ou un CELI, peuvent reporter ou éliminer l’impôt à payer, peu importe la fréquence à laquelle ils achètent ou vendent des actions détenues dans ces comptes.
Comment investir quand on débute?
Certains investisseurs pourraient envisager de commencer par quelque chose de simple, comme ouvrir un CPG, puis élargir leur champ d’action une fois qu’ils s’y connaissent mieux. Les comptes NégociTitresMC TD donnent droit à 50 opérations sur actions sans commission par année par client. Vous pouvez également vous inscrire à une séance en direct du Labo d’apprentissage NégociTitresMC pour vous aider à améliorer vos compétences en placement.
Qu’est-ce qui cause le risque de placement?
Le risque vient de partout, de vos propres préjugés ou de votre manque de connaissances jusqu’aux facteurs macroéconomiques comme la hausse des taux d’intérêt mondiaux.
Voici cinq exemples de risque financier :
- Volatilité des marchés
- Inflation
- Concentration du portefeuille (mettre tous vos œufs dans le même panier)
- Faillite d’entreprise
- Prêt en défaut de paiement
Les étudiants peuvent-ils investir au Canada?
Oui, à condition d’avoir de l’argent à investir. Les comptes de courtage et de fonds communs de placement des jeunes de moins de 18 ans doivent être détenus en fiducie par un parent ou un tuteur.
Investir est-il une bonne idée pour les étudiants?
Oui! Une fois que vous aurez terminé vos études, vous aurez probablement des dépenses comme un déménagement, l’achat d’une voiture ou la location d’un appartement. Avoir un CELI ou un compte de placement non enregistré sur lequel compter peut vraiment aider. Si vous avez un revenu provenant d’un emploi à temps partiel ou recevez un don de vos proches, vous pouvez le faire travailler.
Qu’est-ce qu’un compte d’épargne enregistré au Canada?
Un compte d’épargne enregistré bénéficie d’un traitement fiscal préférentiel de la part de l’Agence du revenu du Canada. Les comptes enregistrés sont offerts en plusieurs formats. Le CELI est un compte simple qui s’adresse à la plupart des investisseurs et qui vous permet de faire fructifier vos placements à l’abri de l’impôt.
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