
RYAN LANAUS
PLANIFICATEUR FINANCIER AGRÉÉ, GESTIONNAIRE DE PLACEMENTS AGRÉÉ, FELLOW DE CSI, PLANIFICATEUR FINANCIER PRINCIPAL, GESTION DE PATRIMOINE TD
R: Pour commencer, félicitations! Pour beaucoup de gens au Canada, une maison peut être le plus important achat de leur vie, et le régime d’accession à la propriété (RAP) fédéral est un outil précieux qui peut vous aider à franchir cette étape financière majeure. Par contre, quand on a un trou dans ses REER de la taille d’une maison, on se demande peut-être : Quelle est la meilleure façon de rembourser ce montant? Est-ce qu’on met tout ce qu’on a pour le rembourser le plus vite possible? Est-ce que ce serait mieux de le rembourser graduellement, et donc de libérer plus d’argent pour les nouvelles cotisations au REER et les déductions fiscales qui s’y rattachent?
Revoyons les notions de base : selon les règles actuelles, le RAP permet à un premier acheteur d’emprunter jusqu’à 35 000 $ de son REER, à l’abri de l’impôt, pour financer l’achat d’une maison. Dans le cas de deux acheteurs admissibles, comme un couple, chacun peut emprunter 35 000 $ de son REER pour un total de 70 000 $. Vous avez 15 ans pour rembourser ce montant à partir de la deuxième année civile après le retrait. Ce qui veut dire que vous devez rembourser au moins un quinzième du montant que vous avez emprunté chaque année. Si votre remboursement est plus bas que le montant minimum annuel qui est requis, la différence est considérée comme un revenu imposable (REER) de l’année.
Évidemment, vous pouvez aussi rembourser plus. En fait, si vous avez l’argent pour le faire, c’est même un choix fiscalement judicieux. L’Agence du revenu du Canada (ARC) vous envoie un relevé de compte du RAP qui indique le montant total dû et la date limite du prochain versement minimal, mais c’est à vous de déclarer quelle portion de vos dépôts annuels dans un REER sera désignée comme un remboursement dans le cadre du RAP quand vous allez faire votre déclaration de revenus. N’oubliez pas que les remboursements dans le cadre du RAP ne sont pas considérés comme des cotisations à un REER. Ils n’ont pas d’effet sur vos droits de cotisation annuels et ne sont pas admissibles à des déductions fiscales quand vous êtes rendu à faire votre déclaration en avril.
Mais il y a une raison pour laquelle vous pourriez vouloir rembourser votre RAP le plus vite possible. Si votre carrière ou votre entreprise est en croissance et que vous prévoyez que votre revenu va un jour être plus élevé, en remboursant un maximum de votre RAP tôt et en renonçant tout de suite aux déductions d’impôt sur les REER, vous pourriez maximiser les déductions de revenu plus tard quand vous gagnerez un meilleur salaire.
Au Canada, où on a un système d’impôt progressif, plus on fait d’argent, plus on paye d’impôts. Profiter des déductions plus tard dans votre vie pourrait donc être plus profitable que les déductions quand vous êtes plus jeune et que vous commencez à épargner. Voici un exemple :

Les économies d’impôt sont estimées et sont basées sur les taux d’imposition du revenu des particuliers au Canada en 2019 * . Supposons aussi que le contribuable vit en Ontario (les taux d’imposition changent selon la province et le territoire) et que les cotisations au REER sont entièrement déductibles pour 2019.
Donc que vous remboursiez votre RAP ou que vous fassiez une nouvelle cotisation ne devrait pas avoir d’effet sur votre épargne REER globale. Ce que vous devez décider, c’est si vous préférez utiliser la déduction fiscale tout de suite ou garder vos droits de cotisation pour plus tard, quand vous en aurez plus besoin.
En passant, comme je dis souvent à mes clients, si vous recevez une somme d’argent inattendue qui n’est pas un revenu imposable, comme un héritage, ça pourrait être une excellente occasion de rembourser votre RAP au complet. À partir de là, vos cotisations au REER vont pouvoir continuer.
Ryan Lanaus est planificateur financier agréé (CFP), gestionnaire de placements agréé (CIM), Fellow de CSI (FCSI) et planificateur financier principal, Gestion de patrimoine TD. Il compte près de 20 ans d’expérience en services financiers à London, en Ontario. En plus d’être CFP, CIM et FCSI, Ryan joue de la batterie et a récemment assemblé un excellent groupe de collègues pour une guerre des groupes qui a permis de recueillir près de 4 000 $ pour des œuvres de bienfaisance.
- « Les taux d’imposition canadiens pour les particuliers – année courante et années passées », gouvernement du Canada. Consulté le 19 novembre 2019. https://www.canada.ca/fr/agence-revenu/services/impot/particuliers/foire-questions-particuliers/taux-imposition-canadiens-particuliers-annee-courante-annees-passees.html↩