Si vous êtes un médecin qui exerce au Canada, vous savez sûrement que la retraite est parfois difficile à concevoir dans votre domaine. Beaucoup de professionnels de la santé mettent des années à bâtir et à tenir leur pratique – un effort à la fois complexe et exigeant. Il n’est pas toujours évident d’anticiper la retraite, ne serait-ce que le montant que vous devez épargner ou vos sources de revenus à cette période de votre vie.

« Pour un médecin, les critères qualitatifs entourant la retraite sont parfois aussi importants que les critères quantitatifs, explique Julie Seberras, directrice principale, Soutien de la planification du patrimoine, Gestion de patrimoine TD. Comment imaginez-vous votre vie au terme de la pratique médicale? »

Que vous songiez à partir à la retraite dans 5 à 10 ans (parce que vous estimez en avoir les moyens) ou que vous soyez en mi-carrière, à déterminer comment planifier le tout, voici six questions utiles pour vous. Elles servent à faciliter la préparation de la retraite, qui exige parfois une soigneuse planification, surtout pour un médecin.

1. Comment imaginez-vous votre retraite idéale?

Vous travaillerez à temps partiel ou pas du tout? Vous voyagerez ou profiterez de vos passe-temps préférés? Bien des médecins optent pour une transition graduelle vers la retraite. Ils continuent alors de travailler à temps partiel (en faisant parfois du remplacement sur une base flexible). D’autres auront une date précise en tête. « Beaucoup de médecins voient leur travail comme une vocation plutôt qu’une carrière – c’est ce qui peut compliquer la transition vers la retraite, indique Julie Seberras. Songez à définir ce type de transition dans votre cas. »

2. Connaissez-vous votre chiffre magique pour la retraite?

Si vous savez à quoi pourrait ressembler votre retraite, vous pouvez commencer à faire les calculs nécessaires pour atteindre vos objectifs. Julie Seberras rappelle que peu de médecins disposent d’un régime de retraite officiel. Plusieurs financent entièrement leur retraite à même leur épargne personnelle. Une suggestion? Commencez tôt, créez un plan et faites le suivi de vos progrès.

3. Maximisez-vous votre épargne?

Beaucoup de médecins entament leur carrière lourdement endettés et gagnent un réel revenu plus tard que les autres professionnels. Il n’est pas rare qu’un médecin commence à épargner sérieusement dans la quarantaine seulement. « Si vous êtes constitué en société, l’option de versement de salaire ou de dividendes déterminera si vous accumulez des droits de cotisation à un REER et cotisez au Régime de pensions du Canada », précise Julie Seberras. Il peut être crucial de maximiser l’épargne et d’optimiser le recours aux REER et aux CELI pour atteindre plus facilement votre chiffre magique.

4. Savez-vous d’où proviendront vos revenus de retraite?

Comme pour la plupart des Canadiens, vos revenus de retraite peuvent provenir d’une combinaison de sources : prestations gouvernementales et épargne personnelle retirée de comptes enregistrés et non enregistrés. « Si vous êtes constitué en personne morale, vous pourriez accumuler la majeure partie de votre épargne-retraite dans le cadre de votre société pour profiter des occasions de report d’impôt, indique Julie Seberras. À la retraite, votre société professionnelle médicale sera convertie en une société de portefeuille sous un nouveau nom. Aussi, toute épargne détenue sous forme de REER sera convertie en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou en rente pour que vous puissiez commencer à en tirer un revenu. Utilisez ces fonds de façon stratégique pour réduire l’impôt à payer et optimiser les prestations gouvernementales. »

5. En quoi vos besoins d’assurance risquent-ils de changer?

L’assurance est parfois un élément déterminant de la situation financière du médecin – elle protège ce qui compte. « Votre capacité à gagner un revenu est votre atout le plus précieux, et la nécessité de vous assurer en cas d’invalidité ou de maladie grave changera sûrement à mesure que vous approchez de la retraite, indique Julie Seberras. Passez en revue vos besoins en matière d’assurance et mettez à jour votre couverture selon votre situation. »

6. Avez-vous commencé à planifier votre succession?

Le plan successoral repose d’abord sur un testament et une procuration. La planification évolue selon la complexité de votre situation. « Il est essentiel pour tout médecin d’établir un plan successoral sans tarder et de le mettre à jour au fil des événements marquants », explique Julie Seberras. La retraite représente un changement important. C’est souvent un moment indiqué pour revoir votre plan, notamment vos objectifs philanthropiques, dans le but de tenir compte de cette nouvelle étape de vie.

La préparation de la retraite est rarement un processus naturel. C’est souvent la dernière chose à laquelle un médecin veut consacrer du temps. « Ainsi, mieux vaut s’y mettre tôt en carrière et faire un suivi en cours de route, commente Julie Seberras. Dans bien des cas, un professionnel peut vous aider à évaluer le portrait global de votre situation financière et à trouver des façons d’accroître votre valeur nette et de payer moins d’impôt, ainsi que de protéger vos proches et de planifier en conséquence. » Les plans varient d’une personne à l’autre. Il peut être utile de recourir à une personne qui vous connaît, qui est au fait de votre pratique et de ce qui compte pour vous.

DAVID FIELDING

PARLONS ARGENT ET VIE

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VERONICA PARK